La grande Histoire du maquillage !

Le maquillage nous fait rêver, on dépense presque sans compter, une infinité de marques, des prix divers et variés, bonnes et mauvaises qualités .... Et toujours pour faire de nous les plus belles !
Mais avant d'arriver au super rouge à lèvres YSL, l'incontournable mascara de l'Oréal et les palettes de poudres de MAC, les femmes - et hommes - avant nous ont testé, rectifié, aimé des produits tout aussi improbables que dangereux !
*Voix de Stephane Bern *
On revient ensemble sur le maquillage et la beauté à travers les âges !




Encore un article mêlant beauté et Histoire.
Comme je ne compte pas écrire de roman sur le sujet, d'autres l'ont déjà fait, je vais essayer d'être la plus concise possible, tout en m'arrêtant sur certaines époques qui me tiennent à coeur.
Que la visite commence !


- 3 000 av. JC :

On a découvert les premiers vernis à ongle en Chine, ils étaient faits à partir de cire d'abeilles, du blanc d'oeuf, de la gomme et de la poudre colorante.


- Egypte Ancienne :

Les hommes et les femmes utilisaient comme déodorant de la poudre d'encens - au moins ils étaient sur de sentir bon -, mais ce n'est pas la seule chose que les deux sexes avaient en commun, ils se maquillaient.
Le contour de leurs yeux étaient peint grâce à du khôl noir à base de plomb, d'antimoine - je vous laisse deviner pourquoi ce minéral porte ce nom - ou de malachite verte.


Pour s'éclaircir le teint, ils utilisaient du blanc de céruse, de la craie ou encore une fine couche de plâtre - tant qu'à faire -
Leurs ongles étaient colorés avec du henné.
Et bien sur les lèvres et les joues n'étaient pas en reste, maquillées avec des figues ou pétales de fleurs, de l'argile ou de l'ocre, des oxydes de fer et de cuivre, mais également des cochenilles qui une fois broyés donnent une superbe couleur rouge carmin.

Voici ces cochenilles écrasées.

Mais pour les Egyptiens, les cosmétiques n'étaient pas seulement utile qu'au narcissisme.
On sait que les huiles essentielles, les crèmes et parfums étaient utilisés pour leurs rites religieux.


- Empire Romain :

A cette époque le maquillage était un marqueur sociale, c'est pour cela que même les hommes étaient vus avec du rouge à lèvres.
Les mêmes pratiques que les Egyptiens étaient employées : du blanc de céruse - toxique - pour se blanchir le teint, du khôl pour un regard plus intense et des lèvres rouges !

Les Romains considéraient comme disgracieuses les tâches de rousseur, tâches de soleil et rides, et utilisaient donc des cendres d'escargots, du lait d'ânesse ou graisse de cygne pour effacer ces "imperfections".
Malheureusement pour eux, ce sont tous leurs produits bien toxiques qui provoquaient un vieillissement prématuré de la peau ainsi que des cicatrices, combattre le mal par le mal n'est pas toujours efficace !
Mais si ce n'était que ça, ils utilisaient aussi de l'urine pour se blanchir les dents - bon app' - la beauté avant tout, pour le reste on verra ensuite.




- Moyen Age ( 476 - 1492 ) :

La femme de haut rang, au Moyen Age, subissait une vraie pression quant à son apparence, elle devait ressembler à une Venus blonde à peau laiteuse.
La peau blanche était l'attribut des femmes nobles et des princes car enfermées dans leurs demeures et ne faisant rien de leurs journées, elles ne s'exposaient pas au soleil.
Pour une peau pure et blanche elles ingéraient de l'arsenic et utilisaient du sang de chauve souris en soin de visage.

Les femmes se tiraient les cheveux en arrière pour bien dégager leur front et mettre en valeur leurs yeux bleus, mais celles qui n'étaient pas blondes recouraient à quelques pratiques.
Les brunes s'éclaircissaient les cheveux avec de la paille d'avoine ou fleurs de genêt, mais les rousses également car à l'époque être rousse était associé au Diable, elles essayaient aussi de faire disparaitre leurs taches de rousseur avec des produits toxiques et corrosifs.

En guise de crème d'épilatoire - sourcils, base des cheveux et autres duvets - elles utilisaient des mélanges de chaux vive et de sulfure d'arsenic naturel.

Pour des dents et une haleine parfaite, des onguents étaient à leur disposition - vendus au prix fort bien sur - à base d'huile d'olives, de lait d'amandes, de plantes et de vin, il était aussi conseillé de machouiller des graines de fenouil !
En l'an 1000, l'église a affirmé que la coquetterie était péché, le maquillage est alors tombé en disgrâce et a été oublié pendant un petit temps.
Mais beaucoup ont continué à jouir des "bienfaits" de fond de teint, teintures à cheveux et autres maquillages.
La pâleur étant toujours considérée comme vertu et haut rang, les femmes - vers 1400 - utilisaient, donc, des sangsues pour aspirer leur sang et donc les "blanchir" naturellement ... Inutile de dire que cette pratique était tout aussi dangereuse que les précédentes.




- Aztèques et Incas ( 1200-1521 / 1400-1530 ) :

Ils utilisaient très simplement de la cochenille écrasée pour se peindre les lèvres et ongles - malins les gars -


- Ere Elisabéthaine :

Sous le Golden Age, on se lâche !
La Reine Elizabeth Ière a eu le plus grand impact sur la beauté de toute l'Histoire d'Angleterre.
Le teint pâle était encore et toujours un atout mais aussi un signe de bonne santé, étaient alors utilisés le blanc de plomb - mélange de vinaigre et de céruse - de l'alun, ou du souffre.
Les rides quant à elles étaient noyées sous du blanc d'oeuf !

Pour un regard plus sombre le khôl était revenu sur les coiffeuses de ces dames.
Le goudron était la base de leur mascara ou eye-liner.
Les sourcils et cils étaient épilés pour atteindre le canon de beauté de ce temps, c'est à dire un très large front blanc Et pour mettre en valeurs leurs yeux, les femmes se mettaient dans ceux ci de la Belladone - poison très toxique - qui leur donnait un aspect très luisants et plus grands et dilatait les pupilles.

Comme la Reine avait des cheveux roux, les gens ont aussi voulu avoir la même crinière en utilisant des perruques mais aussi différentes teintures, certaines à base de safran ou de cumin, d'autres préféraient l'urine.

Sous cette période, la coloration des lèvres et des joues était très à la mode, on employait donc en colorant de la cochenille ou la racine rouge de la garance, on mélangeait également du blanc d'oeuf et de l'ocre.

Pour se débarrasser des imperfections du visage, les gens de la cour n'hésitaient pas à s'enduire d'eau de rose, de mélange de coquilles d'oeufs, de jus de citron, d'alun, de miel et de mercure.
Le mercure était vraiment prisé pour se laver le visage !
Mais comme pour les périodes précédentes les femmes cachaient leurs imperfections - taches de rousseurs, taches brunes ou cicatrices de variole - par tous ces poisons en ignorant que la cause de leurs problèmes de peaux étaient dû, justement, à tous ces produits toxiques ...
La boucle est bouclée.
Pour le corps, les plus riches s'immergeaient dans du lait d'ânesse telle Cléopatre.




- Sous l'Ancien Régime :

A partir du XVII e siècle, le maquillage est utilisé par toutes les classes sociales, mais il atteint son apogée grâce à Marie-Antoinette, la reine incontestée de la mode et de la beauté à la française !
Le blanc de plomb ou céruse - apparut à la cour sous Catherine de Medicis - est encore utilisé et la noblesse comme la bourgeoisie en étaient friands.
Comme la France n'en produisait pas de grandes quantités, ce produit était importé, en pain recouvert de papier bleu, d'Angleterre, de Hollande ou de Venise.
Au XVI et XVII e siècle, il est mélangé à de la cire, graisses animales mais également à du vif argent, de l'alun ou encore du sel de tartre.
Ces mélanges étaient tellement corrosifs qu'ils faisaient disparaitre toutes rougeurs ou taches.
C'est un siècle après qu'il est mélangé à des huiles, des eaux de fleurs pour en faire un produit plus léger.
Etaient aussi employés : bismuth, sulfure de mercure et étain de glace.
Ces produits n'étaient pas sans danger - oh sans blague ! - car ils asséchaient la bouche et provoquaient inflammation des gencives, angines de poitrine et de poumon.
Doucement considérés comme trop toxique ils laissent peu à peu sa place à du talc ou poudre d'amidon, mais seront tout de même utilisés jusqu'à la Révolution.

Les lèvres rouges étaient partie intégrante de l'étiquette, il y avait toute sorte de rouge selon les moments de la journée, les saisons ou encore pour les spectacles.
Fabriqué avec du rouge carmin et de la craie, il était le best seller !
Utilisé en premier lieu pour les lèvres c'est sous Louis XV qu'il commence à se porter sur les joues, très haut sur les pommettes pour bien faire ressortir les yeux !



Accessoire de beauté incontournable : la mouche !
Les mouches étaient des petites pastilles de velours noir, que ces bons gens s'appliquaient ici et là sur le visage.
De base, elles étaient utilisées pour cacher des boutons ou traces de variole mais avec le temps elles sont devenues so fashion pour faire ressortir la blancheur du teint.
Souvent rondes, certaines aimaient s'en coller en forme de lune, d'étoile ou de coeur pour un aspect plus de séduction, certaines étaient même entourées de grenats ou brillants.
Comme à l'époque la femme avait encore un rôle restreint et soumis, elles les utilisaient également pour faire connaitre leur caractère du jour en fonction de l'endroit où se trouvaient ces petits bouts de velours.

Niveau cheveux, pas de blagues ! La mode était à la perruque et cheveux blancs, et, tout le monde était touché, que ce soit la noblesse, la bourgeoisie comme le clergé !
Les poudres étaient blanches parfumées à l'iris, fleur de girofle ou coriandre.
Les plus excentriques utilisaient des poudres violettes ou or ... Quitte à se faire remarquer autant bien le faire !
Sous la famine, la poudre de farine est interdite et seule est vendue, en monopole par les parfumeurs, de la poudre de riz ou d'amidon.
Ces poudres disparaissent avec la Révolution.

Le parfum est également très présent, l'hygiène n'étant pas le principal soucis des gens de l'époque, ils s'aspergeaient de grandes quantités de parfum, souvent à base de musc et d'ambre.
On découvre par la suite des senteurs plus fraiches avec les eaux florales comme l'eau de rose, de violette ou d'orange.
Les hommes, quant à eux, ont l'exclusivité des sels et vinaigres parfumés à base d'ammoniaque et de la bergamote.  




- Ere Victorienne :

Sous la Reine Victoria, le maquillage était réservé aux "filles de mauvaise vie", le corps féminin étant considéré comme pur - sauf périodes de règles - il n'avait pas besoins d'artifices !
La mode était à l'apparence "mourante" car avoir une bonne mine faisait trop bourgeois / nouveau riche !


Etaient utilisés sur le visage, des fards verdâtres et jaunâtres et on se dessinait des veines bleuâtres pour faire l'illusion d'une peau transparente.
Les cernes n'étaient pas un soucis, bien au contraire et la tendance était à la maigreur, les femmes se nourrissaient peu et ne buvaient que du vinaigre et ne mangeaient presque que des citrons - effet cadavre garantit -
Prix de consolation les fards gras sont enfin remplacés par des fards secs !

Plus tard quand cette mode morbide à commencé à ralentir, même si le maquillage était tabou, les femmes se pinçaient les joues pour se donner un air plus vivant et plus éclatant.
L'époque Victorienne est aussi une période noire pour les bijoux, avec le deuil de la Reine, le peuple se lance dans un deuil général portant des bijoux - fabuleux mais très dépressifs - en l'honneur et au souvenir de leurs morts : les "mourning jewellery".
Précieux, ils étaient la plupart du temps composés d'or, d'argent, de verre, de perles, de grenats, d'obsidienne et.... de cheveux du défunt !
Ils avaient des formes très différentes, on retrouvait tout type de bijoux allant de la bague, parure ou broche, mais restaient dans la sphère morbide : une main tenant un bouquet sec, des squelettes, des paysages et très souvent de beaux motifs de plumes crées à partir des cheveux.


Pourtant, malgré cette mode "mourante" c'est à la fin du XIXe que l'industrialisation des cosmétiques apparait grâce à des nouvelles avancées techniques et de nouvelles formules de synthèse.
L'arrivée des packaging esthétiques attirent l'oeil est les ventes commencent à augmenter !
Pourtant ces produits sont encore très toxiques car ils continuent de contenir plomb, sel de zinc et arsenic.

Catalogue de vente Guerlain 1880



- XXe siècle :

Bien qu'avant 1910 le maquillage est encore réservé aux prostituées, les années suivante on voit apparaitre des visagistes qui redorent le blason du maquillage en prônant la diversité et un maquillage personnalisé !


Dans les années 1910, la mode est au teint clair comme au teint halé - signe de vacances au soleil - les yeux et la bouche sont sombres voir fortement noircis pour accentuer les mimiques du visage comme ceux des acteurs du cinéma muet.
Et c'est en 1913 que Maybelline crée son premier mascara !

C'est en 1920 que le maquillage est considéré comme une marque de bonheur et dont les femmes ne pourront plus se passer.
Maybelline sort en 1927 son rouge à lèvre "baiser" culte.
On voit l'engouement des femmes pour le maquillage en 1929, lors de la grande dépression, elles préfèrent se passer de nouvelles toilettes - vêtements - que de maquillage !

Tout ne peut pas être rose, la plupart des mascaras commercialisés durant le XXe, contenaient du thiomersal un dérivé du mercure qui a empoisonné bon nombre de femmes - on en trouve encore dans certains vaccins -




- Aujourd'hui :

Aujourd'hui, les pratiques ont avancées, tout est testé - malheureusement encore beaucoup sur les animaux -, régulé et sans - tout est relatif - danger !
On voit également de plus en plus apparaitre des cosmétiques BIO, vegan, éthiques, etc ...

Lors de mes voyages en Chine, j'ai aussi pu découvrir en vente de la poudre de perle et poudre de riz pour se blanchir - à l'ancienne - le visage, car dans la culture asiatique il est encore monnaie courante de se frotter aux anciens dictats de la mode, voulant que la blancheur soit signe de réussite sociale et haut rang.
Et malheureusement, aujourd'hui encore, certaines femmes - et hommes - à peau foncée tentent de se décolorer ou, en tout cas, de s'éclaircir la peau avec des produits assez dangereux - allez faire un tour au metro chateau d'eau sur Paris, vous ne serez pas déçues - pour la santé !



Mais savez vous que la cochenille est encore utilisée ?
En cosmétique comme par exemple chez Boho pour son rouge à lèvre "non testé sur les animaux"  - Ingrédients : Cl 75470 (carmine) -



En alimentaire - colorant E120 ou l'acide carminique ou encore colorant naturel - dans les chewing gum goût fraise, dans les sodas aromatisés fruits rouges, du chorizo, et yaourts aux fruits.
Bref, si vous aimez les fruits rouges et le maquillage rose/rouge bah vous bouffez et vous tartinez tous les jours du puceron écrasé !



L'huile de foie de requin est utilisé dans les crèmes solaires, gels douches ou rouges à lèvres.

Les écailles de poissons - guanine -sont très souvent utilisées dans les produits tels que les rouges à lèvres, fards à paupières, vernis à ongles, peinture, shampooings ... pour plus de reflets et d'éclat !

Certains produits cosmétiques se flattent de mettre de la bave d'escargot dans leurs soins visage comme la marque Babaria !




Enjoy !




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4 commentaires:

  1. Sophiechouchoux31 mai 2017 à 01:33

    trés interessant, beaucoup de choses que je ne savais pas et yerk quelle horreur de savoir que du colorant est fait avec des chenilles

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    1. haha moi aussi je pense avoir fait une tête indescriptible quand j'ai apprit pour les cochenilles (O_O)

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  2. c'est bien expliqué et ça donne envie d'en connaitre plus :) Bises

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    1. merci, j'ai prit énormément de plaisir à faire ces recherches et écrire cet article :)

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